L'action Activision Blizzard chute à nouveau à Wall Street et les investisseurs montrent les dents

La descente aux enfers pour Activision ?
JudgeHype | 17/11/2021 à 21h03 - 11

La grogne monte chez les investisseurs. L'action Activision Blizzard (ATVI au NASDAQ) a encore bu la tasse cette semaine à Wall Street, chutant de plus de 6% ce mardi et de près de 3% supplémentaires à l'heure où j'écris ces lignes.

Après avoir flirté avec les 100$ cet été, l'action a été victime des accusations de harcèlement sexuel et de discrimination eu sein de plusieurs studios, Blizzard Entertainment en tête. Suite aux enquêtes en cours, l'action a progressivement chuté jusqu'à 72$, avant de légèrement se redresser en octobre. 

Au début du mois de novembre, nouvelle tuile pour les détenteurs d'actions ATVI. Blizzard annonce le report de deux des titres les plus attendus de 2022, à savoir Diablo 4 et Overwatch 4. Le résultat ne se fait pas attendre avec une baisse de 10% de la valeur boursière de la société.

Pour couronner le tout, ce mardi, le Wall Street Journal a dévoilé un dossier accablant pour Robert Kotick, qui dirige Activision Blizzard depuis 1992, où on apprend que le CEO aurait été au courant de nombreux cas de harcèlement, mais les aurait aussi passé sous silence auprès du conseil d'administration.


Pour les actionnaires, c'est peut-être l'annonce de trop. Avec une chute de 36% depuis son plus haut de février, l'action est revenue à son niveau d'avant la pandémie de COVID-19. 

De son côté, Activision Blizzard a confirmé la confiance du conseil d'administration, qui comprend deux femmes, envers Bobby Kotick par l'intermédiaire d'un communiqué. Cependant, une source proche du dossier aurait annoncé que les dirigeants de la société pourraient changer d'avis en cas d'autres mauvaises nouvelles.

Kotick siège également au conseil d'administration de Coca-Cola Company, ainsi qu'à la Hawks Foundation. Il est aussi répertorié comme administrateur du Center for Early Education et de la Harvard-Westlake School, selon les données compilées par Bloomberg. Du côté de Coca-Cola, on se refuse à tout commentaire pour l'instant. Il faut dire que la carrière de Kotick est jalonnée de succès. En 1990, il rachète Mediagnic, un studio de jeux vidéo au bord de la faillite. Il le renomme Activision et va devenir l'un des plus grands éditeurs mondiaux, rachetant au passage Blizzard et King Digital.

De plus, cette affaire de harcèlement n'a rien d'un dossier inédit. Des faits similaires se sont produits chez Barnes & Nobles et même Intel, Uber et de nombreuses autres startup. L'industrie du jeu vidéo n'est pas différente et plusieurs scandales ont éclaté ces dernières années, notamment chez Ubisoft et Riot Games. En février, Riot Games Inc. a été poursuivi par une ancienne assistante exécutive du PDG Nicolo Laurent qui allègue qu'elle a été licenciée parce qu'elle refusait d'avoir des relations sexuelles avec lui.

Afin de calmer le jeu, Kotick avait annoncé une baisse drastique de son salaire, jusqu'à ce que la situation s'améliore. Il avait également dévoilé plusieurs projets destinés à rétablir une situation saine pour tous les employés de la société.

Dans la tourmente, on se dit à chaque fois que la société ne peut pas tomber plus bas. Mais à la vue des derniers évènements, il semblerait que le cauchemar des investisseurs ne soit pas fini, même si après une telle chute, certains y verront là une belle opportunité. Le pipeline de produits est en effet excellent et les équipes de développement regorgent de talents, ce qui pourrait faire bondir le chiffre d'affaires dans les années à venir.

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