Tout comme les studios de jeux vidéo, les médias en crise licencient en masse

Des problèmes récurrents depuis trop longtemps
JudgeHype | 29/02/2024 à 14h53 - 25

Si les licenciements dans la tech et les jeux vidéo font beaucoup parler d'eux, la situation est tout aussi problématique pour la presse, qu'elle soit en ligne ou imprimée sur du vrai papier. Depuis le mois de janvier, des centaines de personnes ont perdu leur emploi dans le secteur des médias généralistes et spécialisés.


Des centaines de licenciements

Aux États-Unis, l'industrie des médias qui comprend la télévision, le cinéma, le streaming et les actualités, a annoncé 836 suppressions d'emplois en janvier. Le secteur de l'information, qui comprend le numérique, la radiodiffusion et la presse écrite et qui est considéré comme un sous-ensemble des médias, a annoncé 528 licenciements sur la même période (chiffres Challenger Gray & Christmas).

Pour prendre plusieurs exemples, The Los Angeles Times a licencié 20% de sa newsroom en janvier dernier. Du côté de Sports Illustrated, c'est la majorité des employés, soit une centaine de personnes, qui ont été mis à la porte. Le Time a licencié 15% de ses effectifs et d'autres médias ont fait de même, dont TechCrunch. Quant à Vice Media, les responsables ont annoncé le licenciement de "plusieurs centaines" d'employés et la fermeture du site Vice.com.

En Europe aussi, la situation est délicate avec des revenus en baisse, des ressources humaines qui s'amenuisent et beaucoup de craintes pour l'avenir. L'arrivée de l'intelligence artificielle générative, ChatGPT en tête, fait évidemment peur. Mathias Döpfenr, patron du groupe de presse Axel Springer (qui détient notamment le tabloïd Bild, Auto Bild et Business Insider), avait ainsi expliqué en 2023 que l'IA révolutionnera l'industrie des médias en offrant une automatisation du travail de production journalistique, ce qui inclut des articles simples, la relecture, la mise en page, etc. Le tout devrait réduire "significativement" le nombre d'employés nécessaires pour valider ces tâches.


Pourquoi ?

Un changement dans les habitudes du public est également pointé du doigt par les médias traditionnels. Le temps consacré à la consultation de la presse en ligne baisse au profit d'autres plateformes comme TikTok et les réseaux émergents. De ce fait, une partie du budget des annonceurs a été réorientée vers ces nouveaux venus, entrainant une baisse des revenus pour les sites. Cela vient s'ajouter à la part du lion des recettes publicitaires que se taillent les groupes comme Meta et Google. À cela, il faut ajouter que Google et réseaux sociaux font désormais tout ce qu'ils peuvent pour maintenir leurs utilisateurs dans leur écosystème, réduisant la portée des médias qui, par nature, proposent aux utilisateurs de découvrir leurs articles sur leur propre site internet.

Pourtant, l'existence de la presse est fondamentale pour offrir au public une vision globale de l'actualité. Or, de nombreux journaux sont désormais détenus par de grands groupes industriels dont le métier est bien éloigné de l'information. Saluons à ce sujet l'initiative du projet Fonds pour une Presse Libre dont l'objectif est de défendre la liberté de l’information et le pluralisme de la presse. Je vous invite d'ailleurs à découvrir leurs 59 propositions pour libérer l'information et ainsi s'assurer d'une presse indépendante libre.

Cela fait de longues années que la presse en ligne va mal. Le modèle économique, basé majoritairement sur la publicité et/ou les abonnements, permet parfois de tout juste survivre. Les licenciements récents sont une conséquence d'un problème qui perdure depuis longtemps, dans un monde où les médias n'ont jamais réussi à trouvé un équilibre. 

Certains intervenants estiment aussi que les Gafam et grandes entreprises technologiques ont joué un rôle prépondérant en fournissant des services gratuitement, habituant ainsi les lecteurs à ce que le contenu soit gratuit. Ajoutez à cela l'explosion des bloqueurs de publicités et des crises comme le Covid, et vous obtenez des rédactions qui tournent encore mais avec des équipes parfois particulièrement réduites.


Et JudgeHype alors ?

Si nombre de grands groupes de presse boivent la tasse, les marchés de niche ne sont pas épargnés. C'est aussi le cas pour un média comme JudgeHype composé de seulement trois personnes et dédié spécifiquement à Blizzard Entertainment. Le trafic dépend bien évidemment de la publication d'un contenu de qualité mais aussi de l'actualité et du succès des jeux du studio (coucou Rumble ^^).

Le modèle économique a longtemps été basé sur la pub et l'affiliation, puis sur un modèle hybride où sont venus s'ajouter des articles sponsorisés et un abonnement Premium. Cependant, les revenus sont historiquement en dents de scie et la situation actuelle n'a rien de glorieux. 

Dès le 4 mars 2024, je lancerai un nouveau projet qui devrait ajouter une code à notre arc. Il s'agit d'une newsletter composée notamment d'articles exclusifs, totalement inédits sur JudegHype. Elle sera gratuite pendant 4 semaines puis offrira une partie payante pour ceux qui souhaitent continuer à nous lire et nous soutenir ;)

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